Hel

Étrangement La Reine des neiges est le seul conte d’Hans Christian Andersen que j’apprécie. Et quand un ami mordu de lectures imaginaires m’envoie un livre d’un auteur s’étant inspiré du conte, forcément, je m’y penche. Et voici comment Hel vint rejoindre ma collection de romans de Graham Masterton, dont bon nombre portent les tons noirs et rouge de feue la collection Pocket Terreur.
Hel donc… À la différence
des autres romans de Graham Masterton, il ne se déroule pas à une époque contemporaine, mais au tout début des années 1940 pour l’élément déclencheur et dans le courant des années 1950 pour la résolution finale. Donc, peu avant l’entrée des USA dans la Seconde Guerre mondiale, un éditeur new-yorkais, sa femme et ses trois filles emménagent dans un manoir de Nouvelle-Angleterre. Au cœur de l’hiver, la plus petite des enfants échappe à la surveillance de ses sœurs et se noie dans la piscine à moitié gelée. Sa mort va hanter la famille, et son esprit marqué par La Reine des neiges reviendra sans cesse pour « protéger » ses deux sœurs, que celles-ci le veuillent ou non. Ou plutôt pour les « venger » de ceux et celles que la fillette défunte estime être dangereux. Venger plutôt que protéger, car la cadette, Laura, vivra son lot d’horreur aux mains d’hommes bien réels en plus des morts provoquées par le fantôme qui les hante. Nous ne sommes pas dans sa série d’horreur « pour adolescents » donc l’auteur ne prend pas de gants pour décrire les sévices qu’elle subit.
Comme toujours, Graham Masterton n’épargne ni ses lectrices ni ses personnages, mais ce livre-là vous happe et vous entraîne dans les pas de Lizzie, l’ainée des sœurs, pour comprendre ce qui cloche avec la mort de sa sœur et finalement s’en débarrasser. Il utilise également la puissance évocatrice de la littérature d’une manière très intéressante, même si, personnellement j’ai du mal à croire que Dickens (et ce personnage en particulier) soit de taille à se frotter à Andersen, soutenu par les dieux nordiques. Malgré sa fin douce-amère, ce roman m’a fait passer un excellent moment d’horreur.
Et le fait de le situer entièrement dans une époque révolue, lui donne une patine supplémentaire particulièrement plaisante. Il m’a surtout donné envie de revoir La Reine des neiges, pas la version Disney, mais le dessin animé de 1957. Ou de relire l’épisode de Fables s’en inspirant.

Hel
de Graham Masterton
traduction de
François Truchaud
Éditions Pocket Terreur

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