L’orage qui vient

Je connaissais l’hopepunk et le solarpunk, je connaissais les cosy mystery et la cosy fantasy, le temps est-il venu pour la cosy horror post-apocalyptique ? Après avoir refermé L’orage qui vient de Louise Mey, je me pose sérieusement la question, surtout en voyant les avis parlant d’histoire « brutale et organique » et de roman « brûlant et haletant » en quatrième de couverture. L’orage annoncé tient plus de la bonne averse rapide de fin de journée que de la grande tempête de fin du monde.
Dans ce roman, Louise Mey nous parle d’un hameau perdu au milieu de la forêt. Là des femmes et des enfants vivent sans hommes (pas volontairement à la mode Amazone, mais plutôt les hasards de la vie…) en quasi communauté depuis la Rétractation. Tout va pour le mieux quand, un jour de retour de la ville, les commerçantes reviennent avec un homme : Nathan. Qui est-il ? Qui l’envoie ? Et se fera-t-il aux règles de vie du hameau ? Pour Mila, 15 a
ns et se sentant à la marge dans la communauté comme dans son corps, l’intrus n’inspire que méfiance. Mais comment convaincre les autres ? Et avec quelles conséquences ?
Louise Mey choisit de nous présenter son histoire uniquement du point de vue de Mila et de faire un parallèle appuyé entre la lycanthropie et le passage à l’âge adulte. Des options classiques, mais plutôt bien exploitées dans ce roman qui, à l’exception de la scène finale, n’est pas si sanglant qu’annoncé. Elle choisit également une forme courte (environ 170 pages en poche) et pourtant… l’intrigue met du temps à démarrer. Entre la présentation de l’organisation du hameau, les premiers indices sur la situation de Mila et le reste, l’élément déclencheur n’arrive qu’après un tiers du livre… Et comme tout est montré du point de vue de Mila, sauf quand les autres expriment à haute voix leurs points de vue à la toute fin du livre, la tension n’est
pas si forte. Qu’une adolescente de 15 ans pense que les adultes qui l’entourent soient stupides de ne pas voir clair dans le jeu du nouveau venu, je veux bien. Mais que la façon dont le récit est construit nous le fasse également penser… agace un peu le parent ayant survécu à l’adolescence de sa progéniture en moi. Et le climax final est finalement vite expédié… Alors que moi j’aurais aimé en savoir plus : comment les autres habitantes du hameau vont réagir au retour de Mila et à sa résolution de l’affaire ? Qu’est-ce que cela va changer dans la vie de la communauté ?
Au final, L’orage qui vient aura été pour moi l’occasion de découvrir une nouvelle plume française. Et celle-ci, à l’écriture fluide et agréable à lire, fut une bonne surprise de ce point de vue. Mais cette lecture me laisse la désagréable impression d’être passée à côté de l’histoire, car là où on m’avait promis un huis clos horrifique au fond des bois, je me retrouve avec un épisode de fable utopique sur la façon de faire communauté en acceptant les différences de chacun et en se défendant contre les intrus. C’est bien aussi, mais ce n’était pas ce que j’attendais… Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

L’orage qui vient
de 
Louise Mey
Éditions
Pocket

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