La Vie secrète des robots

Quand vous ne connaissez pas du tout une nouvelle autrice, les nouvelles et autres histoires courtes sont de bons moyens pour découvrir sa plume. La Vie secrète des robots, recueil de nouvelles de Suzanne Palmer, en est un excellent exemple. Jamais publiée en France (hormis une des nouvelles dans un récent Bifrost), l’autrice a pourtant publié un cycle de romans de space opera, plusieurs nouvelles et de la poésie (selon la très bonne biographie d’Alain Sprauel à la fin de l’ouvrage). Et donc, que valent ses textes ?
En résumé, si vous aimez la SF pure, les textes courts et les histoires de robots, vous pouvez l’acheter sans souci, le recueil a tout pour vous plaire. Même si toutes les nouvelles sont différentes les unes des autres, et peuvent donc plus ou moins vous toucher suivant votre sensibilité. Et même si certaines ne mettent absolument pas en scène de robots.
Personnellement, sans toutes les passer en revue, certaines m’ont particulièrement marquée. J’ai ainsi préféré le diptyque composé de
La Vie secrète des robots (en introduction du recueil) et de Les Bots de l’arche perdue (en conclusion), car les dialogues entre Vaisseau, appareil déclassé remis en route pour « sauver ce qui reste d’humanité) et le bot 9 (obsolète et réveillé car capable d’improvisation), sont très drôles et la façon dont les bots et les humains se débrouillent pour survivre sans forcément prendre conscience les uns des autres est très bien vue. Et sans réel conflit entre les intelligences biologiques et celles électroniques. Dans la même lignée, mais plus sombre, Joe 33 % est également une petite pépite ironique. D’autres nouvelles, comme Dix poèmes pour les mossum, un pour l’homme ou Pierres dans l’eau, un cottage sur la montagne, ont un côté plus mélancolique quasi sans robots. R.U.R-8 est, elle, une réponse robotique à la pièce R.U.R de Karel Čapek qui, en 1920, a popularisé le terme « robot » et l’a introduit dans la science-fiction. Malgré leurs titres, La boite de tristesse et Le Plafond est ciel, sont des récits remplis d’actions qui, bien que situés dans un futur assez sombre, dégagent énormément d’énergie et de volonté.
J’ai largement apprécié ma lecture, en particulier car j’ai pris mon temps pour déguster chaque nouvelle, comme les différentes pralines d’une boite de chocolat reçus à Pâques. J’espère qu’il en sera de même pour vous.

La Vie secrète des robots
De Suzanne Palmer
traduction de Pierre-Paul Durastanti
Éditions Le Bélial

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