C’est le dernier jour du mois, c’est donc l’heure de ma première chronique dans le défi 2025. Ce mois-ci, j’ai eu pour mission de lire La Cité de Perle de Karen Traviss, une autrice britannique dont je n’avais jamais rien lu d’autre. Le résumé promettant une histoire de premier contact et du space opéra, je partais relativement confiante. Hélas, il me faudra faire l’une des rares chroniques négatives de ce blog. Je n’ai pas aimé ce livre. Pourquoi ? Déjà l’action est particulièrement longue à démarrer. Il faut attendre plus d’un gros tiers du livre pour avoir un début de suspense, et passer la moitié pour que les différentes factions en présence se confrontent réellement. Jusque là, ce n’était que des chapitres d’exposition sur les différents humains (la première colonie de fondamentalistes chrétiens, l’équipage militaire du Thétis, la policière environnementale qui le dirigent et les civils embarqués, qu’ils soient scientifiques ou de la presse), et sur Aras l’extra-terrestre qui s’est donné comme mission de garantir l’intégrité de Cavanagh. Les autres forces extra-terrestres en présence ne sont qu’à peine esquissées dans cette première moitié, avant que tout se bouscule de façon assez brouillonne dans la suite du livre.
Autre problème, si j’aime le space opera, à de très rares exceptions près (Étoiles, Garde à vous, Le dragon ne dort jamais ou Le Vieil homme et la guerre), je n’ai aucune affinité avec le space opéra militaire. Or, même si le personnage principale est une policière, Shan Frankland, celle-ci est entourée de militaires et confrontée à un autre militaire, Aras. Et je veux bien que l’autrice aie été journaliste en zone de guerre puis aie fait partie des forces de réserve britanniques, mais il y a une limite à ce que je peux supporter en matière de propagande sur la discipline militaire ou le fait que la Royal Navy (même trois siècles dans le futur) est la meilleure armée du monde… Surtout quand l’une de ses représentantes a la bonne idée d’arriver enceinte dans une mission à 25 années-lumières de l’hôpital le plus proche et en terrain hostile. Et que fort logiquement, elle décide de poursuivre sa grossesse…Il y a des limites à ma suspension d’incrédulité.
Sur le fond, il y aura de quoi faire avec La Cité de Perle, en parlant protection de l’environnement et premier contact, pacifisme des premiers colons contre la guerre inéluctable qui arrive. Mais la forme n’y est pas du tout, avec un ton très moralisateur et manquant de naturel de chaque protagoniste voulant défendre son point de vue. À noter que la série fait normalement six romans, mais que l’éditeur français n’en a publié que trois. Cela tombe bien, je n’irai pas lire les suivants.
La Cité de Perle
de Karen Traviss
traduction de Cédric Perdereau
Éditions Bragelonne